Récemment j'ai pris une décision : je n'irai pas en master l'année prochaine.
Pourtant c'est le chemin qui m'était destiné depuis longtemps : Bac, licence, master, entrée dans la vie active en tant qu'ingénieur.
Mais j'ai décidé de quitter, d'arrêter après ma licence pour faire autre chose. Quelque chose de plus créatif, moins classique, plus challengeant.
Pour beaucoup c'est un gros risque mais je le vois plus comme une aventure et j'ai décidé de te raconter mon processus de réflexion. Celui qui m’a fait prendre la décision d'arrêter les études au milieu alors que j'aurais pu devenir ingénieur et avoir une vie sûre et confortable.
Pour commencer, je suis quelqu'un de curieux. Je suis intéressé par beaucoup de choses et j'adore apprendre. Devenir ingénieur m'intéressait depuis longtemps mais c'était un choix facile parce que ça n'en était pas un :
Au lycée, j'ai été en filière S avec option sciences de l'ingénieur parce que ça me permettait d'arrêter la SVT (qui ne me plaisait pas) et que c'était la filière qui "fermait le moins de portes". Puis je suis allé en licence de physique parce que je n'étais pas pris autre part sur parcoursup et je me suis réorienté en licence de mécanique parce que la physique était beaucoup trop théorique pour moi et visait à former des chercheurs. J'ai choisi la mécanique parce qu'encore une fois je gardais le plus d'options possibles.
Le problème dans tout ça c'est l'optionnalité.
L'optionnalité et la peur du choix
Comme dit Gringe dans "Inachevés" : "Si tu renonces à rien tu choisis pas."
C'est exactement ce que j'ai fait depuis la seconde.
En suivant le chemin "conventionnel", j'ai toujours essayé de fermer le moins de portes possible, sans jamais foncer dans une seule. Je voulais garder le maximum d’options possibles, pour avoir un plan A, B, C, D, …. Ça me garantissait l’arrivée à un résultat (un métier) à la fin. Même si ce n'était pas le meilleur résultat possible à mes yeux.
Pour faire une petite métaphore, c'est comme si tu partais en randonnée. Tu te retrouves face à 2 chemins : le premier est simple, ne monte pas beaucoup donc tu es sûr d'arriver au bout mais les paysages ne sont pas fous. Le second va te demander beaucoup plus d'effort au point que tu n'es pas sûr d'arriver au bout. En contrepartie tu auras la chance de voir les plus beaux paysages que tu n'as jamais vus dans ta vie.
J'étais dans ce premier chemin.
Mais c'est dur de quitter.
C'est dur de quitter parce qu'on a toujours peur de ne pas faire le bon choix. En anglais, ils utilisent même un acronyme pour ça : "FOMO : Fear Of Missing Out", littéralement : "Peur de passer à côté".
Au-delà de ça, quitter est équivalent à sortir de sa zone de confort. Sortir de sa zone de confort est dur, ça peut chambouler tout notre quotidien et ça peut être très compliqué à aborder et à surmonter. (voir : Part X la partie de vous qui veut vous saboter)
De plus, quand on est dans sa zone de confort, même si on n'est pas très heureux, on peut y prendre goût. Prendre goût à quelque chose de moyen et en oublier nos vrais objectifs.
Nat Eliason dit : "La réussite peut être son propre échec : Tu travailles pour financer ton projet ou ta passion mais tu prends trop goût à l'argent venant de ce premier travail sans jamais passer à la vitesse supérieure à propos de ta passion - Je n'ai pas peur d'échouer mais j'ai peur d'être distrait par l'argent. De me dire "je pourrais toujours y revenir plus tard""
C'est quelque chose que j'ai ressenti aussi. J'ai pris goût aux études, à l'idée de travailler dans un open space de 9 à 17h, 5 jours par semaine. J'ai pris goût à la sûreté. Sauf que ce n'est pas ce que je veux, ce n'est pas ce que je voulais plus jeune.
La réussite financière peut ne pas être la réussite personnelle. L'un n'entraîne pas toujours l'autre. Je préfère privilégier la réussite personnelle à la réussite et la sûreté financière et je l'avais perdu de vue.
J'étais dans une sorte de labyrinthe qui me montrait le chemin "normal" à suivre alors que ce n'était pas celui que je voulais pour mon avenir.
J'avais besoin de sortir de ce labyrinthe. De quitter ce premier chemin.
What is your rich life?
J'ai lu un article de Paul Millerd sur une question qu'il aime poser à ses amis : "What is your Rich life ?" littéralement : Quelle est ta vie riche?
Plus concrètement, il a demandé à ses amis pourquoi est-ce qu'ils voulaient devenir riche et surtout ce que ça signifiait pour eux.
Pour vous donner des exemples, j'ai demandé à certains de mes amis quelle était leur "Rich Life" :
Une amie m'a dit qu'elle aimerait avoir une pièce dans sa maison dans laquelle elle pourrait pratiquer l'escalade, et une autre pour pratiquer toutes sortes d'instruments de musique. Elle m'a aussi précisé qu'elle voyagerait souvent.
Pour ma copine ça signifie : avoir une pièce rien que pour elle, où elle pourrait exprimer son art de pleins de façons différentes et sur pleins de supports différents.
Pour mon colloc, ce serait d'habiter dans un chalet un peu isolé du monde, d'avoir une grange et de fabriquer sa propre voiture le week-end et travailler en tant qu'ingénieur sur d'autres projets la semaine.
Cette vie est complètement différente d'une personne à l'autre. Tout le monde est différent et pourtant beaucoup de personnes se retrouvent sur des chemins similaires.
Cette question permet de définir des objectifs, et une sorte de plan qui pourrait nous amener à cette vie.
En répondant à cette question, je me suis rendu compte que je ne me dirigeais pas vers cet objectif.
En effet, ma "Rich Life" serait d'avoir le luxe de ne pas travailler beaucoup pour pouvoir passer du temps avec les gens que j'aime. Avoir le temps d'apprendre des tas de choses, explorer le monde à vélo, voyager, aider les gens sans attendre quoi que ce soit en retour. Gagner de l'argent en faisant quelque chose que je ferai même si je n'étais pas payé.
Ce n'est pas le chemin que je prenais. J'avançais, certes, mais pas dans la bonne direction. J'étais sur ce premier chemin de la randonnée : sûr mais pas très intéressant.
Mon Papi m'a dit un jour : "Bouge beaucoup, fais du vent - il est facile de faire du vent, essayes de faire la pluie ! Bouge peu, avance à coup sûr."
J'avais toujours bougé. Je voulais me dépêcher d'avancer pour pouvoir passer à autre chose, quelque chose qui allait peut-être plus me plaire dans mes études. Sauf qu'en réalité, j'avais besoin de me poser, de ralentir et d'avancer plus doucement pour me rendre compte que je faisais du vent.
Faire la pluie, pour moi, c'est écrire.
Je veux être dans le deuxième chemin de la randonnée. Je veux profiter du voyage.
Cette question est arrivée au bon moment dans ma vie car elle m'a aidé à faire ce choix. À laisser de côté mes études à la fin de l'année pour me concentrer sur cet objectif : atteindre ma "Rich Life" et enfin prendre le temps d'apprécier le process et mes progrès dans des domaines qui me tiennent vraiment à cœur.
“Ce qui compte c'est pas l'arrivée, c'est la quête” - Orelsan
J'ai donc décidé d'écrire car j'aime ça. Ça me permettra aussi de pouvoir travailler d'où je veux et d'être mon propre patron pour gérer mon temps comme je le veux. Évidemment j'ai énormément de choses à apprendre mais ça m'éclate et je suis prêt à beaucoup travailler pour atteindre mon objectif.
Depuis que j'ai pris cette décision, même si c'était récemment, je me sens beaucoup mieux. J'ai le sentiment d'avancer dans la bonne direction.
J'ai la sensation qu'une énergie se crée chaque fois que je fais un effort ou que je passe un peu de temps à avancer dans cette direction.
James Clear dit dans son livre Atomic Habits : "Chacune de tes actions est un vote pour le type de personne que tu souhaites devenir."
Chaque action construit l'énergie qui me rappelle de continuer sur cette voie et qui me conforte dans mon choix en me rappelant que c'est le bon.
Quitter est quelque chose de très compliqué à faire, sortir de sa zone de confort, repartir de zéro. Tout ça peut être très effrayant. Mais une fois qu'on a réussi à passer au-dessus de cette peur, qu'on a réussi à poser les premières briques, chaque effort devient un peu plus normal et demande un peu moins de volonté.
Au fur et à mesure, ton évolution et tous les votes que tu auras mis du côté de ta nouvelle identité vont peser dans la balance et te rassurer dans ton choix.
Ne te satisfais pas de la norme moyenne, vise ton excellence à toi.
À bientôt !
Nemo
Salut à tous, j’espère que cet article vous a plu. N’hésitez pas à le partager avec vos amis :)
Le défi briques se passe super bien, j’ai réussi à poser une brique par jour pour le moment.
C’est incroyable toute l’énergie positive autour du défi. Ça motive vraiment à faire les choses bien. J’apprends énormément.
C’est assez stressant et c’est quand même beaucoup de travail mais j’arrive à tenir et je compte bien mettre toutes les chances de mon côté pour arriver au bout de ce défi.
Et bienvenue aux nouveaux arrivants, j’espère que ce que vous lirez ici vous plaira et que vous en parlerez autour de vous 😉
Merci pour votre lecture et à la prochaine !
Nemo
Si c’était si facile tout le monde le ferait 😉
C’est super de te voir t’exprimer sous cette forme !
Bravo en tout cas 😌